samedi 21 décembre 2013

TOP 13 ALBUMS HIPHOP 2013: 13 à 10

Les treize albums à écouter avant 2014...

13. Because the Internet de Childish Gambino


Aww, such a Geek
Kinison said if you gonna miss heaven.../Why do it by two inches?Old money and new bitches

Réduire Donald Glover aka Childish Gambino à un freestyle de Charles Hamilton, à un mini Kanye West ou encore futur Will Smith serait paresseux mais tellement censé. Originaire de Californie, ce bonhomme aux épaules creuses qui a vécu dans le Sud (Georgie) est cliniquement talentueux. Il réussit tout ce qu’il entreprend artistiquement avec une facilité qui le rend peut-être «trop» pour ses pairs. En gros, il énerve ! « Because the internet » résume ces quelques lignes. Artiste avant d’être rappeur, il souhaite embarquer son public dans son monde. Il nous oblige à savourer son œuvre et non la consommer en quelques clics, cherchant abusivement le beat qui va nous faire le même effet que « Tin Tin/Tin Tin/ Tin Tin/ Tin Tin Tin/ Ball so hard »... Dur de ne pas entonner machinalement le refrain de « The Worst Guys » ou de ne kiffer pas le délire de « Worldstar ». Childish est geek-rappeur qui nous offre de fines métaphores, quelques gimmicks du moment (Brrrrrrrrrrrrr), des sons/interludes/instrumental d’une minute, des portes qui s’ouvrent bref un album à l’image du personnage éclectique qu'il est. Il arrive qui pousse un peu la chansonnette, bien aidé par un mixage carré « Flight of the Navigator » et « Telegraph Ave » et ça passe.  Il sévit à mi-chemin entre des propos conscients voire futuristes et une désinvolture décuplée par la superficialité de son milieu. « Bino » nous montre qu'il prend le rap au sérieux...(And I'm out of this world like Tang, nigga/That's a space bar, man, I hate y'all). 

12. Marshall Mathers LP 2 de Eminem 


Rick Rubin, co-producteur du MNLP 2
Eminem me saoule. Je ne passe pas par quatre chemins, ce rappeur-là, me trouble. Jusqu’à quand Kim sera le fil conducteur de tous ces albums ? (KIM, son ex et mère de sa fille). Eminem est un génie (blablabla), un « real MC » mais surtout un sempiternel dépressif  et l’un des rappeurs les plus thérapeutiques du milieu. Chaque album est une thérapie pour lui. Désormais sobre, il tape dorénavant dans le spleen que dans les blagues pipi-caca. Il rabote ses flows, radote sa tristesse, ragote des conneries. Les thèmes varient rarement mais de nouvelles émotions font surface. Il se confie à nous comme pour se débarrasser de ses pensées sordides qui l’habitent. Il partage ses ressentiments, sa haine frivole des homosexuels et de Christopher Reeves (haha), ses fantasmes inavouées, son complexe – celui d’être le meilleur rappeur dans ce sport de noir - avec son public depuis plus de 15 ans. Eminem « keeps it too real » c’est dire qu’il rappe que du vrai, que du vécu. Il est "Hip Hop" depuis le premier jour. Detroit depuis toujours. Et c’est une bonne chose. MMLP 2 en cela est un album réussi et poignant. Lyricalement, « Baby » et « Evil Twin » m’ont fait éclater de rire et secouer ma tête dans le métro. Fuck top five, bitch, I'm top four /And that includes Biggie and Pac, whore/And I got an Evil Twin/ So who the fuck do you think that third and that fourth spot's for? J’aime quand Slim Shady arrache le trône ! « Bad Guy », « Headlights » et « So far » le pan de tristesse qui font qu’Eminem reste le rappeur le plus badant de ces dernières années. "My life is garbage and I'm'bout to take it out on you/Poof, then I'm gone, voosh."   

11. Yeezus de Kanye West 
Ecrit par HKB

Seigneur, Pardonne-leur ils ne savent pas encore ce qu'ils écoutent
Si on lui demandait son avis Kanye West dirait que Yeezus est le meilleur album de 2013.
"This the greatest shit in the club, since In Da Club" (Send it up).
Enfin quand on appelle son album Yeezus et que l’on est ce qu’il y a de plus proche que le Fils de l’homme sur Terre, on ne peut que faire le meilleur CQFD. En même temps le titre de King (TI) était déjà pris et ne représentait pas assez l’ascension de Mr West hors du Rap Game lui qui produit, écrit, réalise, découvre (et fait découvrir), collabore et même conçoit de la mode ("Since the tight jeans they never liked you/Pink-ass polos with a fucking backpack" dans  I am a God). On retrouve ici les sujets qui lui tiennent à cœur l’affranchissement des « New slaves », la complexe relation amoureuse (« I’m in it », « Blood on the leaves », « Guilt Trip ») avec les médias et les femmes, le Yeezy qu’on aime avec comme toujours d’excellents samples plus jamaïcains cette fois-ci. Des productions efficaces avec des synthétiseurs qui forcent la distorsion et qui agressent l’oreille comme dans « On Sight » qui ouvre l’album. Pour ceux qui seraient dégoûtés par cette avalanche d’électro et des collaborations venues d’ailleurs notamment Justin Vernon de l’excellent Bon Iver et les Daft Punk, ils ne croient que ce qu’ils voient.

SEIGNEUR, PARDONNE-LEUR ILS NE COMPRENNENT PAS ENCORE CE QU’ILS ÉCOUTENT !

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